Fiche information
Panaris

Le panaris est une infection du doigt.

L’évolution de cette infection peut se diriger vers la surface de la peau, c’est le cas le plus favorable. Lorsqu’elle diffuse en profondeur elle peut atteindre secondairement les structures du nobles du doigt, telles que l’articulation, la gaine des tendons fléchisseurs, ou l’os (ostéite). Il faut traiter le panaris en urgence avant qu’une de ces complications survienne.

Le panaris péri-unguéal, la forme la plus fréquente se situe en surface à la racine de l’ongle, le plus souvent consécutif à une inoculation au niveau de la cuticule de l’ongle. La suppuration est très visible en surface et ressemble à un « ongle incarné ».

Le tabac diminue la microcirculation capillaire. Il nuit gravement à la cicatrisation des tissus et favorise les infections.

Les symptômes sont une rougeur douloureuse de la pulpe du doigt, qui semble sous pression et augmentée de volume. Cette douleur est volontiers lancinante, pulsatile, et surtout nocturne entrainant l’insomnie. A ce stade, les signes généraux sont encore assez modérés (fièvre modérée, rarement des frissons).

Avant l’intervention

L’anesthésiste vous examinera et vous posera les questions d’usage sur votre état de santé et vos traitements éventuels. Il vous proposera le plus souvent une anesthésie locorégionale (seul le bras du côté de la lésion est insensibilisé). L’intervention se fera le plus souvent en chirurgie ambulatoire.

Une perfusion d’attente sera posée du côté opposé à la blessure pour permettre, le cas échéant, l’injection de médicaments contre la douleur ou d’antibiotiques.

L’intervention en elle-même

Le chirurgien va pratiquer une excision en regard de la suppuration. En effet, il faut enlever un couvercle de peau de façon à permettre le drainage de l’infection. Si l’on se contente d’une simple incision, la peau va se refermer et cicatriser trop rapidement créant les conditions d’une récidive de l’infection.

Des prélèvements bactériologiques sont réalisés. Ils permettent d’identifier le germe et éventuellement de prescrire un traitement antibiotique adapté.

Après l’intervention

Le premier pansement est souvent volumineux, le bras est maintenu plié par une écharpe ou un support d’avant- bras. Cela permet de limiter l’œdème. Il faudra le renouveler tous les jours jusqu’à cicatrisation.

Les complications possibles

Elles sont essentiellement liées à la gravité de l’infection et à l’atteinte de tissus nobles, surtout dans les formes dont le traitement a été débuté tardivement :

  • En cas d’ostéite il est nécessaire de réaliser le curetage de l’os atteint et donc un sacrifice osseux plus ou moins important selon sa gravité ;
  • L’extension à une articulation inter-phalangienne distale (arthrite) nécessitera un lavage articulaire, mais est susceptible d’entraîner des lésions définitives et un blocage définitif de l’articulation atteinte (arthrodèse) ;
  • La contamination de la gaine du tendon fléchisseur entraîne un phlegmon de la gaine du fléchisseur, qui devra être rapidement drainé chirurgicalement. Là encore, le risque est l’atteinte définitive et la nécrose du tendon fléchisseur ;
  • L’atteinte de la matrice unguéale va se solder secondairement par une repousse plus ou moins anarchique de l’ongle qui peut être partielle, en bande ou totale selon l’atteinte initiale.